Edito du n°75 de Confluences 81

Le monde va-t-il à la catastrophe ?

Le capitalisme, hier tourné vers la production et les échanges de biens industriels, s’adonne aujourd’hui à la spéculation financière. La crise des “subprimes”, née aux États-Unis, se transforme en crise financière mondiale. Ne supportant aucune règle qui encadre ses activités et ses profits, le capital financier, au bord de la faillite, fait appel à l’intervention de l’Etat qu’hier il récusait, pour préserver la liberté d’exploiter la majorité des salariés.

Pour se sauver de la débâcle, les gouvernements capitalistes détournent des milliers de milliards d’euros, ponctionnés sur les deniers publics, pour sauver les banques spéculatrices et les rapaces de la finance. Ensuite nôtre gouvernement nous dira que les caisses sont vides pour la santé, l’éducation, les services publics en général et pour augmenter nos salaires et nos retraites !

Conséquences de cette crise financière : multiplication du nombre de chômeurs, pression à la baisse sur les salaires et la protection sociale, augmentation de la pauvreté, ralentissement de la construction de logements sociaux et multiplication des sans-logis. Ce capitalisme engendre aussi une crise alimentaire sans équivalent à l’époque contemporaine. Quand le marché du pétrole est moins rentable, quand la spéculation immobilière dérape, le capital financier organise la spéculation sur le marché des matières premières et des céréales. Il chasse les paysans de leurs terres au profit des multinationales des agro carburants et provoque la famine en éliminant les cultures vivrières des populations du Sud pour y placer des gros propriétaires. Ce capitalisme veut imposer le modèle de l’agriculture intensive, en refusant d’investir sérieusement dans les énergies renouvelables (aggravant ainsi le réchauffement climatique) et en utilisant des pesticides qui garantissent de gros profits aux multinationales de l’industrie chimique.

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